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lundi 1 novembre 1982

FLORIDE - NOVEMBRE 1982 : 13 JOURS

Peu de photos, peu de souvenirs sinon les plus mauvais… mais un voyage INOUBLIABLE !

Cette année-là, les Français sont soumis au contrôle des changes, mesure destinée à restreindre la liberté des déplacements des capitaux d’une devise vers une autre, limitant ainsi leur sortie vers l’étranger pour les voyages touristiques (entre autres). Ils sont soumis à autorisation préalable ainsi la banque nous fournissait un petit carnet sur lequel nous devions faire inscrire chaque opération de change. Et bien sûr interdiction de se servir de sa carte bancaire à l’étranger ! Pas très pratique pour des gens qui comme nous partions sac au dos sans but précis.
Alors, nous avons cédé à la facilité d’acheter ce qu’on appelle désormais un « auto-tour ». Voiture de location et chambres d’hôtels étant réservées et payées en France, à l’avance. Une fois n’est pas coutume…

Malheureusement, nous avons eu affaire à un voyagiste indélicat comme nous le verrons plus tard.

En 1982, une seule compagnie aérienne desservait Miami depuis Orly. C’était la Pan Am, et seulement sur le programme d’été, donc jusqu’au 31 octobre.

Et nous sommes justement le 31 octobre. Comme d’habitude, nous prenons le risque d’embarquer à tarif réduit sans réservation. De peur de ne pouvoir être sur place à la date de départ de notre auto-tour, nous avons pris trois jours de marge pour atteindre Miami, éventuellement via Francfort par Lufthansa. A cette époque, les choix étaient restreints.

Comme tout se passe bien, le jour-même, nous atterrissons à Miami en pleine fête d’Halloween, dont nous n’avons encore jamais entendu parler. C’est dire notre consternation d’être reçus par l’agent de location de voitures, déguisée en Peggy-la-Cochonne. De plus, elle s’adresse à nous en Espagnol ! Mais où sommes-nous ? Nous serions-nous trompés de destination ?

Nous choisissons le même loueur que celui indiqué sur notre « voucher » (Alamo) en lui spécifiant que nous anticipons la prise de la voiture de 3 jours, à notre charge bien sûr, et la retenons pour le lendemain matin. Un employé hispano tente de nous vendre une carte routière de l’état sur laquelle il est inscrit en grosses lettres rouges « FREE ». Cela commence fort !

En attendant, nous appelons un motel « budget » qui vient nous chercher avec sa navette gratuite pour ce qu’on croyait être une bonne nuit réparatrice.
Virginie a deux ans. Elle a déjà pris souvent l’avion et n’en n’est pas à son premier voyage à l’étranger, mais jamais avec un tel décalage horaire. Elle a dormi pendant tout le vol, ce qui nous a bien arrangé, mais là elle n’a plus sommeil… et à 3 heures du matin, nous sommes tous éveillés pour de bon.

En attendant le démarrage de notre auto-tour, nous avons prévu de faire une virée jusqu’à Key West qui ne fait pas partie de l’itinéraire.

LES EVERGLADES

Très mauvais souvenir : ses moustiques ! Dès la première halte , nous sommes assaillis de toutes parts malgré le répulsif vendu par les rangers au centre d’interprétation du parc. Alors, nous regardons juste à quoi ressemble un marais, nous "inventant" un alligator dans cette eau stagnante…

Pressée de remonter en voiture et de vite quitter l’endroit, c’est à travers la vitre que je prends la photo de ce raton-laveur.


LES KEYS

Avant de passer la nuit à Islamorada, nous nous arrêtons dans un parc animalier (j’ai oublié lequel)

Une otarie a décidé de faire un gros bisous à Virginie qui n’est pas du tout d’accord ...

… moi non plus parce qu’elle a une halène de hyène cette otarie-là !

Nuit au HARBOUR LIGHTS motel d’ISLAMORADA.

Le lendemain, nous allons jusqu’à Key West. La route jusqu’au bout des Keys ne nous a pas paru passionnante cette année-là. Longue et sans intérêt. Nous pensions trouver des plages de rêve. Il y en a bien sûr, mais elles sont bien cachées.

Arrêt à Key West, le temps de manger une glace et nous repartons. Cette ville pourtant ne me paraît pas dénuée d’intérêt (je l’ai beaucoup appréciée lors de mon dernier voyage en hiver 2009) mais il nous faut regagner Miami sans trop tarder.

Je ne pense pas qu’on ait fait le retour d’une seule traite. Je me souviens m’être baignée dans une petite crique quasi fermée. Nous étions seuls sur une aire aménagée ce qui m’a valu une grosse frayeur. J’avais laissé mon sac de plage grand ouvert devant la porte de la cabine pendant que je changeais Virginie et en sortant qu’est-ce que je vois émerger du sac : un raton-laveur à la recherche de quelque biscuit égaré !

Retour vers Miami. Nous dormons dans un MOTEL 6 fort poussiéreux à FORT LAUDERDALE.
Quand je dis « nous dormons » c’est un grand mot. Une heure après nous être endormis, un appel téléphonique nous réveille. C’est la Direction qui s’est trompée de chambre. Et cerise sur le gâteau, nous nous retrouvons tous en pleine nuit à errer dans les couloirs en pyjama parce que l’alarme au feu s’est déclenchée malencontreusement ! Une fois de plus, la nuit est donc achevée pour nous qui ne sommes pas encore recalés.

NAPLES

C’est là qu’on apprend que notre « voucher » pour cet hôtel n’est pas valable. On me passe au téléphone la responsable de l’agence américaine qui m’explique que l’agence française ne l’ayant pas réglée, l’hôtel n’honorera pas notre bon d’échange. J’explique (en mentant « un peu ») que nous arrivons tout juste de Paris, très fatigués, avec un bébé, que nous avons déjà payé ce voyage, et que le contrôle des changes ne nous permet pas de nous servir de notre carte bancaire, autrement dit que nous n'avons plus qu’à rentrer en France par le premier vol.
En vain, je ne réussis pas à l’infléchir. Nous réglons donc en espèces sur les quelques dollars qu’on a eu le droit de changer.

En France, heureusement nous sommes en semaine, mais il est déjà 21 h. Je mets donc le réveil à sonner à 3 heures le lendemain matin et demande un « collect call » - appel en pcv - (heureusement accepté) pour un bureau à Marseille afin de comprendre ce qui se passe. On m’assure que tout est ok sur le reste de notre itinéraire, que seul l’hôtel de Naples est concerné par un retard au niveau du virement et qu’on nous remboursera sur présentation de la facture à notre retour.

Je raccroche, quand Virginie nous fait comprendre que la nuit est finie pour nous !

Je me souviens tout de même de la plage de Naples, infinie, aux milliers de coquillages et de mues de limules (stone crabs) échouées, que j'ai lavées et faites sécher puis soigneusement emballées. Je les ai toujours.


ST. PETERSBURG

Nous arrivons au SHERATON où notre voucher est honoré. Ouf ! Tout est donc bien réglé.
C’est donc paisibles que nous allons faire un tour au SUNKEN GARDENS.





KISSIMMEE

Il est prévu de passer 6 jours dans un RAMADA… où de nouveau, nous devons régler notre séjour. Cette fois impossible d’appeler l’agence à Marseille, nous sommes samedi. Nous vivons donc chichement des quelques dollars qui nous restent à dépenser. Un appel (toujours en pleine nuit) le lundi suivant ne règlera pas pour autant notre problème…

CAP CANAVERAL
On ira tout de même visiter le Kennedy Space Center.
Où une navette doit décoller les jours prochains.

Un bus nous promène sur la base.

Mais ce n’est que de loin que nous verrons la navette prête à être lancée sur le pas de tir 39A.
Il s’agit du 5ème vol de Columbia. C’est la première utilisation commerciale de la navette dont la mission est la mise en orbite de deux satellites. En outre, il est prévu que la mission STS-5 comporte la première sortie extra-véhiculaire effectuée depuis la navette (elle sera annulée pour cause de dysfonctionnement d’une combinaison spatiale).

Quatre astronautes seront présents à bord, contre seulement deux lors des précédentes missions. C'est la première fois qu'un véhicule spatial emporte autant de passagers.
Le lancement est prévu pour le 11 novembre au petit matin. Nous y serons !

CROCODILE FARM (Kissimmee)

Outre cette photo, je n'en ai aucun souvenir.


SEA WORLD OF FLORIDA

C’est la seule photo que j’en ai. Virginie est très attentive au spectacle des monstres marins que sont les orques.



DISNEYWORLD

Après avoir vu Disneyland à Los Angeles, on imaginait quelque chose de différent. Raté ! Ce parc est en tous points pareils à celui de Californie … et à tous ceux qui ont poussé depuis de par le monde.


EPCOT (Experimental Prototype Community Of Tomorrow)


Walt Disney passionné d'urbanisme et de nouvelles technologies, lisant les livres sur le sujet et espérant pourvoir aider les villes à régler leurs problèmes, conçut une ville du futur basée sur certaines visions futuristes propres à son temps. Ces visions paraissent aujourd'hui datées mais dans la fin des années 50 on ne peut plus futuriste. La ville mêlait lieu de vie, lieu de travail et lieu de loisirs, le tout connecté par des moyens de transport tels que le monorail ou les véhicules électriques. À côté devait ouvrir une foire internationale permanente.

La vision originale (et utopique) de Walt Disney d’EPCOT était une communauté modèle, résidence de vingt mille habitants, qui serait un banc d'essai pour l'urbanisme et l'organisation. La communauté aurait été construite sous la forme d'un cercle, avec les bureaux et les zones commerciales en son centre, les bâtiments publics, écoles et zones sportives autour, les zones résidentielles sur le pourtour. Les transports seraient constitués de monorails et de "People Movers"

Le trafic automobile aurait été gardé souterrain, laissant des zones piétonnes sécurisées à la surface. Un dôme géant aurait pu être construit afin de couvrir la ville et de réguler le climat.
Walt Disney disait, "Ce sera une communauté planifiée et contrôlée, une vitrine de l'industrie, de la recherche et des écoles américaines, des opportunités de la culture et de l'éducation. Dans EPCOT il n'y aura aucun ghetto parce que nous ne les laisserons pas se développer. Il n'y aura aucun propriétaire terrien et donc aucun contrôle de vote. Les gens loueront des maisons au lieu de les acheter, et à de modestes loyers. Il n'y aura aucun retraité ; chacun doit être employé."
A la mort de son frère, Roy décide alors de poursuivre l'œuvre de son frère. Le projet de ce qu'il décide de nommer « Walt Disney World » comprend un parc à thèmes en plus d'EPCOT. C'est sur cette partie plus aisée à réaliser que se concentre Roy.
Le Magic Kingdom ouvre alors en octobre 1971 deux mois avant sa mort. La vision d'EPCOT ne fut pas réalisée mais de nombreux éléments avaient été mis en place en parallèle de la construction du parc.

La Walt Disney Company décida plus tard qu'elle ne voulait pas entrer dans la gestion d'une ville.

source :
Le parc a ouvert ses portes le 1er octob982. C’était donc ça le but premier de ce voyage outre le lancement de la navette.

Tout autour d’un vaste plan d’eau, c’est une sorte d’exposition universelle. Une représentation-symbole des grandes villes du globe … vue par les Américains (il suffit de voir ce qu’ils ont fait de notre Tour Eiffel pour s'en convaincre !)

"Chiken Pizza" (Chichen Itza) peut-être ? Cette pyramide mexicaine abrite un restaurant et une exposition d'objets souvenirs typiques.

Un "torri" qui pourrait être celui du sanctuaire Itsukushima sur l'île de Miyajima (en face Hiroshima)
Pas d'erreur, nous sommes au Japon ... seuls peut-être les Japonais pourraient nous dire le contraire !

Très ressemblante cette porte du Temple des Lamas de Bejing ... mais le Temple du Ciel derrière n'en fait pas partie dans la réalité.
Par contre sa construction arrondie se prête parfaitement à la projection d'un film en 360°. Et ça c'est une découverte fantastique pour nous ! Il y en a une seconde à Epcot, mais j'ai oublié dans quel pavillon, celle-ci devait sûrement être la première que nous ayons vue.

Et voici les Etats-Unis avec probablement l'Independance Hall de Philadelphie

Québec et le Château Frontenac

On dirait le Château d'Hampton Court ... en plus petit !

Une ville allemande que je ne connais pas ... ou n'ai pas reconnue !

Venise ... comme à Las Vegas !

Et un faux air de Paris.

CAP CANAVERAL
Après Orlando, une autre nuit soi-disant déjà payée était prévue ailleurs (je ne sais même plus où) mais compte tenu de l’expérience des jours derniers, nous décidons de passer outre et de choisir nous-mêmes notre prochain hébergement. Ce sera à proximité de Cap Canaveral.


Il y a foule dès la veille au soir sur la route qui mène au Kennedy Space Center. Les gens stationnent sur place et couchent dans leur voiture, au bord des fossés pullulant de serpents et d’alligators… sans parler des moustiques.
Le lendemain soir, nous prenons l’avion. Une nuit blanche en perspective, alors dormir dans un hôtel à proximité me paraît plus judicieux. Nous mettrons le réveil pour l’heure du décollage et tâcherons de voir Columbia d’où qu’on soit.

On l’apercevra … de très loin. Mais le lancement est retransmis en direct à la télé. On voit beaucoup mieux !

Ce voyage s’achève sur la route qui rejoint l’aéroport de Miami. On rend la voiture, mais hormis les trois jours de location à notre charge, Alamo encaisse notre voucher en guise de paiement.

Une dernière photo, celle d’un camion US rutilant comme ceux qu’on avait découverts en Californie trois ans auparavant. C’est le seul qu’on ait vu aussi propre en Floride.

On a trouvé que les Américains dans cet état conduisaient particulièrement mal … c’est vrai qu’à l’époque nous étions jeunes et avions affaire à des seniors et leurs défauts que nous avons sans doute pris désormais !

TRES LONG VOL RETOUR ...
Aucun vol direct pour Paris depuis Miami. Il nous faut passer par New-York. Or là-bas les contrôleurs du ciel sont en grève !

Nous utilisons notre billet Lufthansa de réserve : Miami-Dusseldorf-Francfort-Paris. Une nuit de galère ! Entre Dusseldorf et Francfort (230 Km par la route), nous avons mis 1 heure 30. On ne parle pas du temps perdu en escale, à courir, récupérer nos bagages parce que sans réservation sur le vol suivant, formalités de police, de douane, ré-enregistrement sans la certitude de partir, etc.

C’est donc épuisés que nous rentrons chez nous après ce voyage mémorable.

Le billet aller Paris-Francfort-Miami de Lufthansa ne nous fut pas remboursé parce que le retour avait été utilisé. Le billet retour Miami-Paris (via NYC) de Pan Am non plus pour la raison inverse ! Les deux compagnies aériennes ont prétexté que ces allers simples coûtaient plus chers que des allers et retour ...

Le mois suivant pour clôturer le chapitre des péripéties, s’ajouta à cela un aller et retour Paris-Marseille pour récupérer (non sans mal) les sommes qui nous étaient dues, et non encore remboursées par l’agence indélicate.

Nous nous demandons toujours comment les prestataires qui ont accepté notre voucher ont été payés, mais on n’en entendit plus jamais parler . Nous avions eu notre dose de contrariétés,après tout, à chacun de régler ses problèmes !