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vendredi 31 octobre 2003

OUEST - OCTOBRE 2003 - 18 JOURS

Cette fois-ci, c'est une sorte de voyage d'affaires qui nous conduit dans l'Ouest. En effet, nous sommes invités au Festival du Film de Taos au Nouveau Mexique.

Nous faisons nous-mêmes partie du Comité d'Organisation du Festival du Film de Montagne d'Autrans en Isère et partons en "représentation" mais aussi pour rencontrer des réalisateurs américains afin de "négocier" leur éventuelle participation à notre festival.

Mais aller si loin pour 4 jours, NON ! Nous étions trop près de tant de merveilles à voir ou à revoir, qu'il n'était pas question de se contenter de quelques jours à Taos ! Et comme Virginie était disponible, elle qui avait tant entendu parlé de cette région dont elle était "originaire" en quelque sorte, sitôt le festival terminé, elle allait nous rejoindre.



OUEST 2003 - JOUR 1 - CDG-ATLANTA

Comme souvent, nous partons sans réservation, mais deux jours plus tôt pour nous assurer une marge de sécurité. Aucun problème à l'embarquement, il y a suffisamment de places sur le premier vol en partance pour Atlanta. C'est la première fois que nous atterrissons sur le hub de Delta Airlines.

Les formalités d'immigration sont interminables... on se croirait à JFK ! Il y a plusieurs vols encore pour Albuquerque, mais nous n'avons pas le courage de prendre notre correspondance ce soir. J'appelle quelques hôtels depuis l'aéroport pour m'assurer des tarifs et fixe mon choix sur le HOWARD JOHNSON de College Park, avec navette gratuite.


Nous allons faire un tour à pied dans les environs, mais il n'y a pas grand chose à moins d'une demi heure de marche. Ce qui nous étonne le plus c'est l'absence de piétons un peu en dehors de ces grandes villes, bien qu'il y ait de magnifiques trottoirs bordés de pelouses parfaitement taillées. Les automobilistes nous regardent d’ailleurs curieusement. C'est vrai que les Américains se déplacent rarement à pied sur de longues distances, eux qui ne descendent même pas de voiture pour aller au fast food, à la banque ou à la pharmacie ...

Nous trouvons enfin un RED LOBSTER pour dîner, mais très loin des souvenirs de nos premiers essais (1982) avec cette chaîne en Floride. Nous en sortons écœurés tant la nourriture est grasse.

Je n'ai réglé que deux fois par CB à Atlanta : le HoJo et Red Lobster, mais de retour en France en consultant mon compte bancaire, je me suis aperçue que ma carte avait servi à régler des achats de pizzas en Georgie toute la semaine suivante ! Heureusement, il m'a été facile de prouver que j'étais à plus de 2200 Km de là aux mêmes dates !

OUEST 2003 - JOUR 2 - ATLANTA-ALBUQUERQUE-SANTA FE : 175 KM

Aux aurores (c'est facile avec le décalage horaire) nous regagnons l'aéroport pour embarquer sur le premier vol pour Albuquerque (prononcez AlbouQUEURqui si voulez être compris !)

Il reste des places et malgré 3 heures et demie de vol, décalage aidant, nous arrivons encore très tôt au Nouveau-Mexique.
Nous louons une NISSAN et ne perdons pas une minute pour commencer à découvrir la région. Parce que si nous sommes là pour le Festival du Film de Taos, non seulement il ne commence que demain soir, mais nous voudrions bien voir aussi à quoi ressemble Cette partie de l'Ouest que nous ne connaissons pas encore.



Albuquerque est situé sur la Route 66.


PETROGLYPHS NM

Le Petroglyph National Monument géré par les Services des Parcs Nationaux, protège une variété de ressources culturelles et naturelles, y compris les volcans, les sites archéologiques et quelques 20.000 dessins gravés dans la roche. Beaucoup de ces images sont reconnaissables (animaux, personnes, marques et croix) d'autres sont plus complexes.



Après ce retour vers un passé très lointain, nous repartons vers le nord. Direction Santa Fe où nous passons la nuit au MOTEL 6.


OUEST 2003 - JOUR 3 - SANTA FE-TAOS : 225 Km

Tout d’abord la visite de SANTA FE downtown. On croirait un décor de film.


C’est l’idée que je me faisais de l’architecture mexicaine mais depuis, plusieurs voyages au Mexique m’ont détrompée.


Et puis on a entendu parler de la Chapelle Loretto …

... et de son « Escalier Mystérieux ». Il nous faut voir …

Le mystère dure depuis 130 ans et attire plus de 250.000 visiteurs chaque année.


Ce qui différencie cette chapelle de toutes les autres, c’est la légende qui veut qu’un miracle y soit survenu lors de la construction de l’escalier qui mène au jubé.

Cette chapelle fut construite à une date non précisée du 19e siècle. Quand elle fut terminée, les sœurs ont réalisé qu’on avait omis de construire l’escalier pour se rendre au jubé. Elles ont débuté une neuvaine à St-Joseph, le patron des charpentiers. La dernière journée de leur prière, un étranger vint frapper à leur porte. Il se présenta comme étant un charpentier et leur offrit de construire l’escalier manquant.
Il construisit l’escalier, tout seul, ce qui déjà, est considéré comme un défi majeur pour un charpentier. Personne ne comprend comment l’escalier peut tenir en place sans avoir un poteau de support central. Le charpentier, n’a utilisé aucun clou ni colle dans la construction et il est mystérieusement disparu sans se faire payer à la fin de son travail.

Depuis ce temps une rumeur circule à Santa-Fé à l’effet que le mystérieux charpentier, serait St-Joseph lui-même... envoyé par Jésus-Christ pour solutionner le problème des sœurs. Depuis, cet escalier est appelé “miraculeux” et la chapelle est devenue un site de pèlerinage.

Il y a trois mystères dans cette histoire selon le porte-parole de la chapelle :

- Le premier c’est, qu’à ce jour, l’identité de ce charpentier demeure toujours inconnue.

- Le second : tous les architectes, ingénieurs et scientifiques ne comprennent pas comment cet escalier peut s’équilibrer et tenir sans support central.

- Et le troisième : d’où provient le bois qui a servi à sa construction ? Après de nombreuses vérifications, ils ont découvert que l’essence et le type de bois utilisé dans la construction n’existe tout simplement pas dans la région.

Et il y a un autre détail qui ajoute à la théorie du miracle : l’escalier a trente-trois marches , l’âge qu’avait le Christ à sa mort ...

BANDELIER NM


La visite du Monument National commence par la grande kiva, où cérémonies religieuses, travaux en commun et transmission des traditions réunissaient les indiens Anasazis. Profonde de 2,40 mètres, elle a 12,80 mètres de diamètre.

Son lourd toit de poutres, de branchages et de terre était soutenu par six piliers. Le chemin, ensuite, traverse Tyuonyi, un bâtiment ovoïde, construit autour d'une cour où, lorsque le temps le permettait, s'effectuaient les activités quotidiennes.

En continuant, on arrive à une nouvelle rangée de maisons bâties sur le haut du talus. Les archéologues l'ont nommée Long House : sur 240 mètres de long, plus de 300 pièces étaient disposées sur trois niveaux avec, derrière elles, comme celliers, les grottes naturelles du tuf tendre. Des alignements de trous percés dans la falaise indiquent l'appui des poutres, et déterminent le nombre des niveaux du bâtiment.

La plus impressionnante est « Ceremonial Cave », une kiva restaurée par les Parcs Nationaux. On y accède après 800 mètres de marche et quatre échelles successives, 43 mètres d'escalade ! Encore faut-il, pour y entrer, descendre une cinquième échelle.

L’histoire complète de Adolf Bandelier et cette découverte archéologique est à consulter sur :
TAOS


C’est en fait une petite ville de 4.500 habitants où vivent depuis 200 ans artistes et écrivains autour de son centre : la Taos Plazza avec ses bâtiments aux murs en adobe où sèchent les piments.

C’est là que se trouvent les bureaux du Festival où nous allons bientôt faire connaissance avec notre hôte.
http://www.mountainfilm.net

Echange de cadeaux et on nous tire le portrait, une photo qui servira à la fabrication immédiate sur place d’un badge plastifié signifiant notre accréditation.

Nous allons ensuite prendre possession de la suite qui nous a été retenue à l’ « ADOBE WALL MOTEL » Kit Carson Road.

Contrairement à chez nous (Festival du film d'Autrans), les invités ne sont pas nourris et comme ce soir c’est le lancement du Festival, nous nous contentons d’un hamburger au McDo du coin.

Après une chaude journée d’un été indien (27°) cette soirée d’octobre s’annonce fraîche. On a du mal à réaliser qu’on est à 1800 mètres d’altitude aussi rien d’étonnant à ce qu’il y ait le chauffage dans notre chambre.



OUEST 2003 - JOUR 4 - TAOS : 20 KM SUR PLACE

Nous réservons la matinée à la visite du centre ville.

La Plazza date de la fondation de Taos. Les maisons du village l'entouraient, et constituaient une petite forteresse, avec une seule entrée et aucune fenêtre tournée vers l'extérieur.

Autour de la place, je remarque l’enseigne d’une petite bijouterie : « Françoise ». Cette autre Françoise, française d’origine, est malheureusement absente ces jours-ci. C’est son associée qui nous vendra quelques bracelets indiens en argent (d'un prix plus que raisonnable vue la qualité) destinés à des cadeaux. Voici le mien.

Notre hôtel se situe sur Kit Carson Rd. Serait-il originaire de Taos ? Non.

"Christopher "Kit" Carson, trappeur, traiteur, éclaireur, agent indien, colonel de volontaires pendant la Guerre de Sécession, prend femme ici. Il y vit, quand il ne voyage pas... Il y meurt. Sa maison est là, transformée en musée. Sa tombe y est aussi. "
En nous rendant à la poste, des pompiers exhibent sur le parking une voiture d’un modèle antique (1933) en même temps qu’ils font la quête collectant l’argent dans une... botte de pompier.

En faisant quelques courses plus tard, nous retrouvons leurs collègues devant un modèle plus récent.

Après-midi et soirée cinéma. N'oublions pas que nous sommes là pour ça !

OUEST 2003 - JOUR 5 - TAOS : 125 KM DANS LES ENVIRONS

Après une rencontre pas très facile avec quelques réalisateurs (certains étant plus accessibles que d'autres, selon l'importance qu'ils se donnent) nous prenons la route qui mène à la station de ski, très modeste de par ses installations. Les teintes d’automne sont magnifiques.


Au nord se trouve le petit aérodrome de Taos à proximité du Canyon du RIO GRANDE.

Le Río Grande, est un fleuve long de 3 037 km qui prend sa source dans l'état américain du Colorado et sert de frontière naturelle entre le Mexique et les USA sur les 2 018 derniers km de son cours. Nommé Rio Grande aux Etats-Unis, il s'appelle Río Bravo au Mexique. Deux noms pour un seul fleuve mais associés à deux célèbres Westerns.

Le différend qui opposait le Texas au Mexique au sujet du tracé de leur frontière commune fut à l'origine de l'invasion du Mexique par les forces armées US en 1848. En effet les Texans voulaient que cette frontière commune soit le Rio Grande alors que le Mexique voulait que ce soit le Rio Nueces, un cours d'eau qui débouche 250 km plus au nord dans le golfe du Mexique.

On retrouve le Rio Grande dans Big Bend National Park au Texas.

En regagnant Taos, quelques km au nord de la ville, on peut visiter le pueblo, restauré, aménagé.
« Les Pueblos y vivent dans leur habitat traditionnel, occupés à leur tâches quotidiennes : certains ont des magasins, d'autres guident les visiteurs ou encaissent le prix de l'entrée. Beaucoup travaillent en ville. L'utilisation d'un appareil photo ou d'une caméra est payante, à l'unité. Leur usage est interdit les jours de fête religieuse ou de deuil. »


http://www.america-dreamz.com/nouveau_mexique/paysages/taos.php

C’est une pratique que nous n’apprécions pas du tout alors beauté des lieux ou non, nous zappons la visite…

Nous consacrons le reste de la journée à remplir notre mission et voir des films.


OUEST 2003 - JOUR 6 - TAOS-ALBUQUERQUE-TAOS : 480 KM

Nous partons ce matin chercher Virginie qui arrive des Antilles… via Paris ! Elle doit être KO !


C’est le dernier jour du Festival. Notre hôte a organisé à son domicile un brunch auquel nous ne pouvons pas assister, malheureusement.

Nous arrivons à Albuquerque également trop tard pour voir les derniers vols des aérostiers du célèbre Festival des Ballons.

Après avoir récupéré notre fille, effectivement en piteux état (heures de vols, jetlag et une grosse crève infligée par l’air conditionné) nous reprenons la route vers Taos, en variant l’itinéraire.


CHIMAYO

C’est le « Lourdes » des Américains. 30 000 pélerins chaque année viennent en procession le Vendredi Saint au "Santuario de Chimayo", gravissant à pied la petite route de montagne espérant une guérison morale ou physique.

Le sanctuaire lui-même date du début du 19ème siècle : il est caractéristique des églises des pueblos néo-mexicains, à la fois par l'extérieur (adobe et bois) et par l'intérieur.
Mais au fait qu'est-ce que l'adobe dont on parle ici sinon un célèbre éditeur de logiciels ?
C'est de l'argile qui, mélangée d'eau et d'une faible quantité de paille hachée ou d'un autre liant, peut être façonnée en briques séchées au soleil.

Par extension, l’adobe est la brique de terre crue séchée au soleil et utilisée comme matériau de construction.
Il s'agit d'un des premiers matériaux de construction : les premières villes connues étaient construites en briques de terre crue. Ce matériau est encore l'un des plus utilisés au monde.


RANCHO DE TAOS

Eglise San Francisco de Asis
En attendant la soirée de clôture du Festival, nous traînons les boutiques de la Taos Plazza. C’était mon anniversaire la semaine avant, Virginie en profite pour m’offrir une belle parure indienne que j’associerai plus tard à du patchwork, inspiré de ce voyage (pétroglyphes, « rugs », etc.)

Depuis, j'ai trouvé des plumes d'aigles chez les indiens Blackfeet au Montana pour remplacer les plumes de poules qu'on voit ici.

OUEST 2003 - JOUR 7 - TAOS CORTEZ : 510 KM

Notre mission s'achève. Nous allons remercier notre hôte avant de prendre la route vers le nord en direction du Colorado.


MESA VERDE NP

Le site du « Plateau vert » a été occupé entre les 6ème et 14ème siècles par les indiens Pueblos.

Il fait bien froid là-haut !
Les Pueblos y construisent des habitations troglodytes sous les falaises du canyon. Il est l'un des rares exemples persistants à ce jour de la culture amérindienne.





Les bâtiments ont entre 700 et 1400 ans.

Nuit au BUDGET HOST INN de Cortez.


OUEST 2003 - JOUR 8 - CORTEZ-PAGE : 490 KM

Notre route passe à « Four Corners » l’intersection de 4 états coupés au cordeau : Nouveau-Mexique, Colorado, Utah et Arizona.
Nous sommes en terres indiennes, il faudra payer pour prendre la photo, vous ne la verrez donc pas ! juste pour le principe…


MONUMENT VALLEY TRIBAL PARK
(attention aux détenteurs du pass « Beautiful America », ce n’est pas un parc géré par le NPS)

Le parc tribal de la Monument Valley est un immense espace sauvage (12 000 hectares) habité par les Indiens.

John Ford a largement contribué à la promotion de la région en réalisant ici une dizaine de westerns dont La Chevauchée fantastique (1939) et La Poursuite infernale (1946).


C’est un désert aux buttes de grès gigantesques offrant un spectacle hallucinant.


Ici, à l'intérieur du pays Navajo, vit la plus grande communauté d'Indiens. Elle habite dans ces grands espaces en respectant les traditions ancestrales et en vivant de l'élevage et de l'agriculture. Mais on se demande bien où parce qu’on ne croise aucun village.


Les guides Navajos proposent des sorties en 4 x 4 mais un itinéraire est proposé sur la Valley Drive, praticable avec sa propre voiture et sans guide, à ses risques et périls. Autos surbaissées s’abstenir ! Il faudra passer ensuite passer à la station de lavage…



Un hogan isolé. Sans doute juste là pour le touriste. Il ressemble étrangement à l’habitation des Mandan et Hidatsa du Dakota du Nord


http://la-bricole-globe-trotter.blogspot.com/2010/02/les-rencontres-indiennes-de-lewis-et.html

« Le hogan "femelle" constitue le logement de la famille : il a une forme circulaire d'environ huit mètres de circonférence avec une seule porte orientée à l’est. Il a une structure en bois (des branches de genévrier ou de cèdre de 10 à 15 cm de diamètre) colmatée et recouverte de terre qui constitue une bonne isolation contre le froid comme contre la chaleur. L'espace intérieur est sans séparation avec un orifice central qui sert de cheminée : la partie occidentale, en face de l'entrée, est la place d'honneur, réservée au matriarche ou patriarche de la famille, alors que la partie droite, au sud, est attribuée aux hommes et la partie nord, à gauche de l'entrée est traditionnellement occupée par les femmes et les enfants. Toutes les activités ont lieu dans le hogan: la cuisine, le tissage, les repas, les échanges sociaux... On s'y tient assis mais la partie centrale permet à un homme de se tenir debout. Le sol est en terre battue parfois recouvert partiellement de branchettes séchées et l'ameublement est sommaire : une banquette en terre occupe la base des murs où le sol est parfois creusé de 30 cm, elle est recouverte de couvertures et de peaux de moutons qui servaient aussi pour fermer l'entrée. »
Source : Wikipédia.

Nous poursuivons notre route vers PAGE. Quand nous arrivons, il est trop tard pour une visite d’Antelope Canyon en 4 x 4 (fort cher d’autre part).

C’est une excursion à faire le matin par beau temps pour que le soleil tombe dans le canyon. D’autre part, elle peut se faire par soi-même sans passer par une agence, en se rendant directement sur place.


LAKE POWELL




Mais comment font-ils donc pour retrouver leur bateau ?


Nuit au BUDGET HOST INN de Page.