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samedi 23 octobre 2010

"S" COMME …

SSSS


Si vous avez déjà vu ces 4 lettres sur votre carte d’embarquement, c’est que vous êtes dans le collimateur des services de sécurité américains.

Mais que se cache-t-il derrière ces 4 S ?
Surveillance ? Suspect ? Sécurité ? Sérénité ?

"Secondary Security Screening Selection"

Cela veut dire que vous avez été sélectionné comme "candidat" (involontaire) à un contrôle de sécurité supplémentaire.

Cette mesure vise à inspecter de plus près un passager suspect, avant son embarquement depuis un aéroport américain, sur différents critères dont, entre autres :

- L’achat d’un billet le jour-même,
- L’achat d’un aller simple,
- Le paiement en liquide.

C’est vrai que personnellement, s’ils comportent une réservation, j’achète souvent des billets allers simples (dans un sens comme dans l’autre), mais tous mes compagnons de voyage aussi. Pourtant, chaque fois que je prends l’avion pour rentrer des Etats-Unis, je suis l’objet d’une fouille approfondie de la part de la TSA. Pas eux !

Dernièrement à Miami, après mon passage sous le portique resté pourtant silencieux, l’agent m’a enfermée dans une sorte de cage en verre et a appelé au talkie-walkie une collègue "fécale" pour fouiller la "fécale" que je suis. Sauf qu’elle a pris tout son temps pour arriver. Mes bagages sortis du contrôle-X restèrent sans surveillance sur le tapis. N’importe qui aurait pu s’emparer de mon sac à main, de mon pc et de mes autres affaires personnelles. De plus, les autres passagers me regardaient curieusement en passant alors au bout d’un moment, j’ai voulu sortir par l’autre porte. En vain, j’étais vraiment bouclée !

A Atlanta en 2003, pour quitter l’aérogare, donc pour entrer sur le territoire américain, on était également inspecté. A mon passage sous le portique de sécurité, ça sonne. On me met de côté, me demande d’écarter les jambes et de mettre les bras en croix. Je m’exécute pendant que l’agent "female" me passe la "poêle à frire" tout le long du corps. Au niveau de la ceinture, ça sonne de nouveau. Je baisse les bras pour soulever mon pull et lui montrer que mon pantalon comporte un bouton métallique, et je me retrouve mise en joue ! Oups !!! Au pays des cow-boys, on ne rigole pas. Quand on sait qu’ils ont la gâchette facile, mieux vaut s’abstenir de tout mouvement brusque ! Depuis, je me suis achetée un autre pantalon pour voyager... sans boutons !

Et depuis les attentats de septembre 2001, il en est ainsi chaque fois.
La prochaine fois, je regarderai si ces 4 "S" ont été apposées sur ma carte d’embarquement.

Ils faut savoir que nous sommes désormais tous fichés par les "Agences" de Washington.
Destination, nom, date de naissance, adresse domicile, téléphone, n° CB, n° d’abonné au programme de fidélité de la compagnie, adresse mail, n° de passeport, demandes particulières (repas, assistance, etc.) adresse aux USA, ces informations leur sont transmises par les compagnies aériennes, et sont également comparées au formulaire du questionnaire ESTA.
Le scan de nos empreintes et notre photographie sont aussi archivées dans leurs bases de données.

Si vous êtes suspects, toutes les transactions réalisées avec la même carte bancaire que celle qui a servi à régler votre billet d’avion seront surveillées. Ainsi selon ce qu’écrit Jacques Henno dans « TOUS FICHES – L’incroyable projet américain pour déjouer les attentats terroristes », la loi américaine autorise les services antiterroristes à consulter toutes les bases de données commerciales. Ainsi quand vous payez sur Internet avec une carte de crédit, les données que vous communiquez au site marchand de quelle nationalité qu’il soit, sont enregistrées et conservées… aux Etats-Unis, par les services de sécurité gouvernementaux.

Le système n’est pas sans faille ; il y a les "dérapages". Ainsi à Noël 2003, six vols d’Air France pour les USA ont dû être annulés parce qu’en croisant les fichiers des passagers avec la liste des terroristes potentiels, les services secrets américains croyaient avoir repéré un suspect.

Après la reprise des vols, des chasseurs de l’USAF escortèrent certains vols… pour rien.

Suite à une erreur de transcription d’un nom, on aurait confondu celui d’un enfant avec celui d’un dangereux terroriste.

Avec le scan corporel quasiment systématique, ces mesures de "data mining" constituent une atteinte sans précédent à notre liberté et notre vie privée. Le gouvernement français, la Commission Européenne, la CNIL, Air France ont laissé faire. Après tout, c’est pour notre sécurité nous dira-t-on…

Mais qu’en est-il aux Etats-Unis ? Le 4ème amendement de la Constitution américaine interdit au gouvernement de rassembler des éléments sur un citoyen, sauf si ce dernier est suspecté d’avoir commis un acte répréhensible. Ce qui sert de paravent aux compagnies américaines qui refusent de communiquer ces mêmes renseignements sur leurs passagers.

Source : « TOUS FICHES – L’incroyable projet américain pour déjouer les attentats terroristes » de Jacques Henno – Editions Télémaque.



LES BAGAGES DE SOUTE

Ceux-ci, enregistrés par la compagnie aérienne (de moins en moins gratuitement !) sont systématiquement scannés. Tout bagage suspect est ouvert et même forcé s’il est verrouillé. En ce qui concerne les sacs, on peut les équiper d’un cadenas agréé TSA. Les nouvelles valises sont souvent équipées de serrures agrées également.

S’il a été inspecté, vous trouverez un gentil petit mot de la TSA pour vous le signaler.


Personnellement, le mien est ouvert 9 fois sur 10. Malgré cela, j’ai toujours retrouvé ma valise bien refaite, sans que rien ne manque. Avec l’habitude, je mets tout ce qui peut paraître suspect sur le dessus… ça leur simplifie la tâche !

Quand aux bagages accompagnés, ceux qui vous suivent en cabine, n’oubliez pas d’en extraire la pochette plastique d’environ 20 x 20 avec tous vos produits liquides dans des contenants de 100 ml ou moins pour un total d’un litre maximum et de la soumettre aux rayons X indépendamment. Pensez à ce que votre bagage à main ne contienne pas d’objets tels que couteau, ciseau, rasoir, lime et pince à ongles, etc. qui devront avoir été enregistrés dans votre bagage de soute. Sinon, ils vous seront confisqués et détruits.
Depuis juillet 2014, tous vos appareils électroniques (téléphones, appareils photos/caméras, pc, tablettes, GPS, devront être chargés. On peut vous demander de les allumer. Si leurs batteries sont à plat, ils vous seront confisqués.

Cela dit, ces contrôles ne sont pas parfaits. Une fois, de retour à la maison, en défaisant mes valises, j’ai retrouvé dans mon bagage accompagné une petite trousse contenant tous les articles prohibés cités plus haut. J'avais tout simplement oublié de la mettre dans la valise de soute ! Mon sac avait pourtant été passé aux rayons X une première fois aux USA, puis une seconde à Roissy pour ma correspondance vers la province…!

D’autre part, sur une compagnie française, un commandant de bord refusera de décoller avec un bagage de soute dont le propriétaire ne serait pas à bord de son avion. Si un passager ne se présente pas à l’embarquement après avoir enregistré sa valise, on fera descendre tous les autres pour ce qu’on appelle une "reconnaissance bagages". Chacun identifie sa valise, on contrôle avec son reçu et on laisse à terre celle que personne n’a réclamée. Elle est remise aux forces de l’ordre et sans doute détruite. Et l’avion part avec une heure de retard minimum.

Aux USA, il semble en être autrement. A Seattle, alors que nous devions effectuer un vol vers Chicago sans réservation préalable, nous pensions que comme en France nos bagages seraient pré-enregistrés et qu’ils n’embarqueraient qu’avec la confirmation de notre sitting. Tous les vols étant complets jusqu’en fin de journée, on nous proposa une place sur le dernier Seattle-Denver. A nous de trouver ensuite un vol pour Chicago. Nous pensions alors que nos valises nous suivraient jusqu’au Colorado. Ce ne fut pas le cas et nous avions juste le temps d’attraper la correspondance. Ce n’est donc qu’à Chicago, qu’on fit la déclaration de perte de nos valises. On apprit alors qu’elles étaient là depuis le premier vol du matin. Manquement ponctuel de la compagnie à une règle élémentaire de sécurité ? Il semblerait que ce soit la procédure habituelle puisque c'est également arrivé (toujours depuis Seattle) à ma fille dernièrement. Impensable en France !!!

NOUVELLES FORMALITES TSA

Depuis mai 2009, les formalités deviennent de plus en plus compliquées pour les Américains dont le billet d’avion doit être le reflet exact de leur identité telle qu’indiquée sur leurs documents officiels. Si sur sa carte d’identité il est écrit : « Mary Jean Blackstone », son nom sur le billet doit être le même lettre pour lettre. Pas de « Mary J. Blackstone ». Il ne doit pas être mentionné non plus des préfixes tels Mr, Mrs, Ms, Dr ou Rev.

Si le nom sur le passeport n’est pas exactement celui indiqué sur le permis de conduire (pièce d’identité officielle aux USA) il reste deux solutions :

- soit faire modifier son nom sur le permis de conduire pour qu’il soit exactement rédigé comme sur le passeport.
- soit ne voyager qu’avec son passeport tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger.
Pour le moment cette procédure n’est limitée qu’aux Américains utilisant le transport aérien, pas encore les hôtels ni les locations de voitures… cela peut vouloir signifier que ça viendra !

Depuis le 8 septembre 2010, il semblerait que ces mesures nous concernent.
Une réunion au sujet des nouvelles procédures d'entrée aux USA a eu lieu à l'Ambassade le 21 octobre dernier avec le Consul, le CETO, le SNAV, les compagnies aériennes et l'Office du Tourisme. C'est lors de cette réunion que les procédures finales ont été décidées.
Pour les femmes mariées, si la cliente a renseigné les 2 noms sur l'ESTA et un seul nom sur les billets d'avion, cela fonctionne en règle générale. L'essentiel est que les noms coïncident sur chacun des documents.
Pour le moment, il est conseillé aux agents de voyages de faire tous leurs nouveaux dossiers aux noms de jeune fille car c'est le nom qui apparaît entre les chevrons en bas de chaque passeport français et cette mesure fonctionne pour toutes les compagnies aériennes.
Certaines compagnies telles qu'Air France, Continental Airlines et United Airlines ont fait des tests et le nom de femme mariée fonctionne également sur le Secure Flight. Par conséquent, ces compagnies devraient pouvoir utiliser le nom de jeune fille ou marital, au choix.

Ceci est en théorie valable, mais mieux vaut suivre l’affaire de près pour ne pas se faire refouler. En 2014, les femmes mariées peuvent toujours voyager avec un billet émis sous l'un de leur deux noms.
Attention, depuis le 8 septembre 2010, le formulaire ESTA est payant à hauteur de 14US$ par personne. Cette taxe est payable sur le site internet officiel par carte bancaire. Les formulaires ESTA émis avant cette date restent valables durant leur période de validité (2 ans) ou jusqu’à ce que le passeport arrive à expiration.